Ce jeudi 7 novembre, Twitter a fait son entrée en bourse au New York Stock Exchange. Après Facebook, en mai 2012, c’est donc au tour de la plateforme de microblogging de susciter l’intérêt des investisseurs, valorisant l’entreprise à plus de 20 milliards de dollars.
Le prix d’introduction de l’action « TWTR » lors de son entrée en bourse était fixé à 26$, déjà bien au delà des prévisions, et a connu dans la journée une hausse de près de 73%, atteignant momentanément la barre des 50$ pour finir aux environ de 45$. Avec 70 millions d’actions mises sur le marché… et 70 millions de titres échangés, Twitter réalise un démarrage très remarqué, levant près de 2 milliards de dollars sur la journée. Avec ce succès, une option de surallocation portant sur 10.5 millions d’actions supplémentaires a été levée.
On est pourtant loin de l’opération menée par Facebook, ayant levé 16 milliards lors de son entrée et tenant ainsi le record de la plus grosse introduction en bourse technologique aux Etats-Unis. Cependant, pour ce dernier, la première journée de cotation s’était soldée par une très légère hausse de 0.6% seulement, et les semaines suivantes n’avaient fait que confirmer la tendance à la baisse, heureusement compensée depuis. Twitter part donc de façon bien plus rassurante pour les investisseurs, bien que les analystes, craignant un risque de « surchauffe », conseillent de surveiller le 4ème semestre de près et estiment une stabilisation du titre à environ 30$.
Twitter atteint donc aujourd’hui une capitalisation de 25 milliards de dollars, soit plus que LinkedIn bien que le chiffre d’affaire de Twitter soit encore plus de deux fois inférieur à celui du réseau social professionnel. De même, Linkedln présente 23 milliards de dollars de bénéfice net sur les neufs premiers mois de l’année, alors que Twitter annonce une perte nette de 134 millions de dollars et un chiffre d’affaire de 422 millions seulement. Cependant la rentabilité d’une société n’est de nos jours plus synonyme de sa valorisation boursière : en témoignent l’exemple du site de partage de photos Pinterest, valorisé à 3.8 milliards de dollars bien que ne générant pas de revenu, ou encore de Snapchat, application de messagerie instantanée, valorisée à 3 milliards de dollars selon les projections des investisseurs sans pourtant avoir de modèle économique.
L’évolution de la présence en bourse de Twitter est donc à surveiller avec attention, comme le préconise son directeur général, Dick Costolo, pour qui miser sur Twitter est un « pari d’avenir ». En effet, et bien que l’entreprise ne puisse théoriquement pas être rentable avant 2015 selon ses propres fondateurs, Twitter est déjà valorisé à 20 fois son chiffre d’affaire et suscite un enthousiasme impressionnant. Avec 232 millions d’utilisateurs actifs par mois (contre 1.19 milliards pour Facebook), une des priorités actuelles est de travailler à son comportement international, 23% de l’audience étant réalisée aux USA et correspondant à 75% du chiffre d’affaire. Une amélioration de sa rentabilité à l’international serait donc un facteur crucial pour la progression des résultats de la plateforme et pour conserver la confiance des investisseurs.
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