Amandine Laurent est en charge de la communication de la Péniche Cancale, inaugurée le 5 novembre 2009, et qui accueille chaque année plus de 180 événements, plus de 650 artistes et plus de 20.000 spectateurs.
Pouvez-vous m’expliquer votre parcours jusqu’à aujourd’hui ?
‘‘J’ai eu un BAC STG spécialité Communication et Ressources Humaines à Valence puis un BTS Communication des Entreprises à Grenoble. Durant ce BTS, j’ai fait des missions en groupe, on travaillait bénévolement et ça nous donnait de l’expérience. J’aimais bien la communication dans le milieu culturel donc j’ai travaillé pour un festival de cinéma italien à Voiron. Je m’occupais de la communication de ce festival avec mes camarades. J’ai réalisé mon projet de fin d’études pour Médecins du Monde à Grenoble, pendant la Semaine de la Solidarité Internationale où j’ai dû générer des idées pour la communication de cet évènement. C’était mon premier projet individuel et c’était formateur. J’ai ensuite fais une licence professionnelle à Lille, Chargé de Communication. Le stage de fin d’études m’a beaucoup apporté, c’était pour le festival Chalon dans la rue.
J’avais un peu d’expérience de par mes stages donc j’ai cherché du travail pendant quelques mois mais je n’ai pas trouvé. J’avais le projet de partir en voyage depuis des années donc je suis partie avec une amie en Nouvelle Zélande où nous avons fais du Woofing pendant 7 mois.
J’ai fait beaucoup de rencontres et c’était une belle expérience.
A mon retour, j’ai obtenu un CDD au Moulin de Brainans, une SMAC (Scènes de Musiques Actuelles) de 600 personnes dans le Jura. J’ai beaucoup développé la communication et les actions culturelles de la salle, comme des interventions en milieu scolaire pour présenter le lieu, les musiques actuelles, etc.
J’ai ensuite postulé et passé un entretien pour le poste de chargée de communication à la Péniche Cancale et j’ai commencé en septembre 2013.’’
Vos rôles à la Péniche ?
‘‘Le comité de programmation et le directeur décident de la programmation artistique pour chaque trimestre puis me la transmettent. Je donne ces informations au graphiste qui travaille sur les visuels puis nous réalisons une carte postale mensuelle et une affiche trimestrielle. Il y a une thématique ou un élément graphique commun entre tous les supports de communication.
Je fais le lien entre l’équipe et le graphiste qui nous propose quelques variantes. Je vérifie que notre logo ainsi que ceux de nos partenaires soient présents, que toutes les informations soient exactes et qu’il y ait une cohérence.
Quand toutes les informations de programmation sont validées, je les mets en ligne via des vignettes pour présenter les évènements à venir grâce à WordPress.
Les supports graphiques et papiers sont présents pour que les gens reconnaissent les visuels de la péniche dans les différents lieux d’affichage de la ville.
Je m’occupe aussi de créer une playlist SoundCloud sur le site avec les musiques des groupes qui vont jouer à la péniche. Je fais en sorte de mettre en avant sur le site les concerts coup de cœur ou des concerts où on a un peu plus de mal à remplir. On communique aussi à propos de la cuisine de la Péniche, faite par Aurore Schaferlee et Simon Galley. Par exemple, l’hiver on propose des planches et des repas pour attirer les gens.
Par ailleurs, mon rôle est de gérer l’accueil téléphonique, les relations avec la presse, les demandes d’interviews, la réception des emails pour la programmation ou pour des privatisations de la péniche par des particuliers ou des entreprises, institutions ou associations.
Je fais une première sélection de tous les emails de demande pour la programmation des groupes et j’envoie cette sélection à l’équipe de salariés et au comité de programmation en fonction de leurs goûts musicaux.Chacun fait sa sélection puis c’est envoyé au coordinateur de programmation, qui est le directeur de la structure. Il contacte ensuite les groupes et organise la programmation, qui est assez dense car toutes les semaines il y a au minimum 2 groupes qui jouent.
Enfin, je suis chargée du comité de programmation visuel. On organise des expositions artistiques temporaires qui durent environ 8 semaines. On expose du dessin, des collages, des sculptures sur la péniche Cancale.’’
Une journée type ?
‘‘Je peux résumer mon travail en trimestre et non en semaine car la communication se fait en fonction de la programmation.
Je travaille à plein temps dans un bureau près de la péniche. Je suis présente 2 soirs par semaines en billetterie pour les concerts et la semaine je suis au bureau.
La péniche est ouverte du Mercredi au Samedi, à partir de 18h jusqu’à 2 heures du matin.
Il y a des concerts tous les jeudis et les samedis. Nous proposons des soirées à thèmes les mercredis, comme par exemple la soirée « Alaska ».’’
Quels sont les moyens de communication pour la péniche ?
‘‘J’utilise le site Internet et les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Instagram.
Lors de mon arrivée, j’ai remis à plat toute la communication, on a modifié le format de l’affiche et on a créé des cartes postales mensuelles car on s’est rendu compte que les gens aimaient garder nos affiches en souvenir.
La newsletter et les supports papier sont aussi présentés par des vignettes. On essaye de garder une cohérence entre tous les supports.
Nous sommes très fréquentés à la fois sur la péniche et sur Internet : plus de 1.500 visiteurs par semaine sur notre site web ; près de 9.400 abonnés à la newsletter ; 11000 likes sur Facebook. J’essaye de publier tous les jours un post pour garder une activité régulière, en créant des évènements, en postant une photo pendant les balances des groupes ou des vidéos de la soirée. Tout cela demande beaucoup de temps. ’’
Arrivez-vous à faire la part des choses entre votre travail et votre vie personnelle ?
L’activité du lieu fait qu’on doit être disponible le plus souvent possible mais j’arrive à trouver un équilibre.’’
Quelques mots à propos de la péniche ?
‘‘La péniche Cancale est une coopérative, c’est une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), un groupe de 210 associés, financée par 25% de subventions et par 75% de fonds privés. Nous sommes 7 salariés et c’est une organisation collégiale, tous ses membres sont à égalité et disposent d’une voix chacun. Par exemple, je peux moi aussi avoir un regard sur la programmation et proposer des groupes qui me plaisent.
En ce qui concerne le public de la péniche, il est très varié. Chaque soirée est très différente, on passe de l’afro à la techno, au reggae, au rock, à la folk avec un public qui va de 18 à 70 ans. On a plusieurs temps sur la péniche, il y a un apéro avant les soirées où tout le monde peut venir, des familles, des gens plus âgés, et pour les concerts ça dépend des affinités de chacun avec les groupes. Le public se croise, il y a des gens différents, qui viennent pour la péniche, pour l’apéro et sans savoir quel groupe joue mais ils aiment le lieu donc ils restent.’’
En ce qui concerne les salaires dans le milieu de la communication, est-il possible de vivre de ce métier ?
‘‘Je gagne le SMIC, je suis salariée. Les milieux non culturels sont mieux rémunérés. J’arrive à en vivre mais ça dépend des volontés de chacun. Il faut avant tout être passionné.’’
Des conseils pour ceux qui s’intéressent à ce métier ?
‘‘Etre curieux, avoir un bon côté rédactionnel, arriver à s’imprégner de l’ambiance et de l’image du lieu. On doit s’adapter à la structure, chacune a besoin de sa propre communication.’
Alexia Marin
Actuellement étudiante en Information et Communication Numérique à l'IUT de Dijon, diplômée d'un BTS Photographie et d'une validation de niveau d'anglais à New-York (Cambridge test).